J’ai commencé à écrire très tôt. À l’école primaire, je glissais des petits poèmes dans le frigo de ma mère. Je me souviens d’un mot que j’avais écrit un mercredi : « Tu es une maman lumière ». Je n’avais aucune idée de ce que ça voulait dire, mais elle avait pleuré en le lisant. C’est la première fois que j’ai compris que les mots pouvaient toucher les gens.
Plus tard, au collège Anatole Le Braz à Saint-Brieuc, je passais des heures à écrire des histoires dans mes cahiers de brouillon. Un jour, en 4e, j’ai rendu une rédaction de six pages sur un sujet banal : « Décrivez un voyage imaginaire ». Le professeur m’a rendu ma copie en disant que j’avais « un moteur dans la tête ». Je ne suis jamais vraiment parvenu à l’éteindre.
Après le bac, j’ai étudié les lettres modernes à l’université Rennes 2. C’était passionnant, mais pas évident financièrement. J’ai travaillé à l’accueil du cinéma Gaumont pour payer le loyer. Entre deux séances, je corrigeais mes dissertations à l’arrière du comptoir. Il m’est arrivé une fois de rédiger un commentaire de texte entier sur mon téléphone, dans le métro, parce que j’avais oublié ma clé USB.
J’ai ensuite intégré l’ISCOM à Paris pour me former à la communication. J’y ai découvert le monde des agences, les briefs, les deadlines et les slogans. J’ai fait un stage chez Hémisphère Droit, une agence à Lyon. Une fois, on m’a demandé de comparer une paire de chaussettes à un grand cru de Bourgogne. J’ai passé deux jours à chercher une métaphore qui tienne debout. Je ne suis toujours pas convaincu du résultat.
Petit à petit, je me suis rendu compte que ce n’était pas ce que je voulais faire. Ce que j’aime, c’est écrire des textes utiles. Des textes qui répondent à un besoin concret. Je n’ai pas besoin que mon nom apparaisse quelque part, je veux juste que ce que j’écris soit lu, compris, et utilisé.
C’est à ce moment-là que j’ai découvert Texte-Facile. Je suis tombé sur le site un soir, en lisant un post sur Mastodon. J’ai adoré l’idée. J’ai envoyé un mail très simple, sans CV, sans pièce jointe, juste pour dire que j’avais envie de contribuer. Quelques jours plus tard, Émilie m’a répondu. On s’est appelés. Et j’ai commencé à écrire pour le site.
Chez Texte-Facile, je rédige des lettres types, des textes de remerciement, des messages pour accompagner une démarche ou débloquer une situation. J’essaie toujours de faire en sorte que ce soit facile à lire, à modifier, à s’approprier.
Je travaille aussi sur des générateurs de textes — pour souhaiter un anniversaire, écrire un mot d’excuse ou préparer un discours — tout en évitant les formules trop clichées. Je veux que ce soit utile mais aussi sincère.
Mon grand-père était facteur dans un petit village près de Plérin. Il écrivait tout ce qu’il voyait pendant ses tournées dans de vieux carnets : les boîtes aux lettres repeintes, les chiens bruyants, les gens qui souriaient. Ces carnets, je les ai gardés. Je les relis parfois quand je cherche de l’inspiration.
Moi aussi, j’ai toujours un carnet sur moi. Je note des phrases entendues dans le bus, des débuts de texte, des idées de titres. Un jour, une petite fille a dit à sa mère dans la ligne C2 à Rennes : « J’ai une idée coincée dans la gorge, je vais la dire en arrivant ». J’ai trouvé ça magnifique.
Je n’écris pas pour impressionner. Je n’écris pas pour faire joli. J’écris pour être compris, pour que ça aide, pour que ce soit lu et utilisé. L’écriture n’est pas un concours de style. C’est un outil. Et je fais en sorte qu’il soit accessible.
Si un de mes textes permet à quelqu’un de gagner du temps, de respirer un peu, ou d’envoyer enfin ce message qu’il repousse depuis trois jours, alors c’est que mon travail a servi à quelque chose.
Merci de m’avoir lu.
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